Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
C’est tout un symbole. La candidate qui a été élue sénatrice de Bangkok est Jaruwan Maintaka, une auditrice des comptes qui avait farouchement lutté dans les années 2000 contre la corruption du gouvernement de Thaksin Shinawatra, le frère de l’actuelle première ministre Yingluck. En revanche, dans le nord-est et le nord, ce sont les partisans du clan Shinawatra, ceux que l’on appelle les « chemises rouges », qui ont ravi la plupart des sièges.
Un scrutin crucial pour Yingluck Shinawatra
Mais, grâce aux règles constitutionnelles, l’opposition et le mouvement anti-gouvernemental sont presque assurés de contrôler le Sénat. En effet, la moitié des sénateurs sont nommés par des juges qui représentent pour la plupart l’establishment conservateur qui veut chasser du pouvoir la Première ministre Yingluck Shinawatra. Il suffit donc de quelques dizaines de sénateurs élus dans le camp de l’opposition pour lui permettre de dominer l’assemblée.
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Cela est crucial, car la chef de gouvernement Yingluck Shinawatra est accusée de négligence dans l’exercice de ses fonctions devant la commission anti-corruption. Elle doit soumettre sa défense lundi. Et dans le cadre de cette procédure, c’est le Sénat qui aura le dernier mot et pourra décider de destituer ou non la chef du gouvernement.