Inde: le gouvernement de l’Uttar Pradesh tenu responsable des émeutes

En Inde, la Cour suprême vient de rendre un jugement qui accuse le gouvernement régional de l'Uttar Pradesh, le plus grand Etat du pays, de négligences lors des émeutes interreligieuses de septembre dernier, qui avaient coûté la vie à 50 personnes, principalement des musulmans tués par des hindous, et qui ont déplacé plus de 50 000 autres. Ce jugement vient handicaper les élus de cet Etat à la veille des élections législatives du mois d'avril, dans l'Etat le plus crucial du scrutin.

Correspondance à New Delhi, Sébastien Farcis

La Cour suprême a enfoncé un clou déjà douloureux dans la main du gouvernement de l'Uttar Pradesh. Celui-ci est tenu par le parti régional du Samajwadi (parti socialiste en hindi) qui est un allié de la coalition au pouvoir à New Delhi et cherche à confirmer sa place de 3e parti politique national lors des élections du mois prochain. La cour lui a demandé non seulement qu'il protège les plaignants musulmans lors de l'enquête, mais également qu'il s'assure de l'arrestation des responsables politiques qui ont incité les pires violences qu'ait connu la région depuis 20 ans.

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Cependant, les juges ont rejeté l'ouverture d'une enquête par le bureau national d'investigation. Sur le terrain, ces crimes ne semblent cependant pas faire trop d'ombres aux partis en lice pour ces législatives : les hindouistes du BJP (Parti du peuple Indien) ainsi qu'un autre parti ont nommé des candidats qui sont déjà mis en examen pour leur rôle lors de ces émeutes sanglantes.

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