Présidentielle indienne: les candidats découvrent les réseaux sociaux

A partir du 7 avril prochain, 815 millions d'Indiens sont appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse du pays. Internet, dont la fréquentation a explosé depuis le dernier scrutin d'il y a cinq ans, est devenu un vrai outil de campagne que les candidats essaient de maîtriser au mieux.

L'arrivée d'Internet dans la vie politique indienne s'est faite sous forme d'effraction, à travers le mouvement anti-corruption qui a secoué le pays entre 2011 et 2012. Mené par un groupe de militants non partisans, il a réussi à faire trembler le gouvernement en rassemblant des millions de manifestants à travers Twitter ou Facebook.

De manière logique, c'est le parti qui est né de ce mouvement, le Aam Admi, qui mène la danse numérique lors de cette campagne, en étant de loin le plus mentionné sur Twitter. Cette formation, née il y a à peine un an et attirant une grande partie de la jeunesse éduquée, continue à survivre face aux partis traditionnels grâce à ces médias sociaux.

L'Inde compte 100 millions de comptes Facebook, soit dix fois plus que lors des dernières légistives il y a cinq ans, pour 200 millions d'Internautes. Ce qui représente environ un électeur sur quatre.

Les autres partis traditionnels rattrapent leur retard

Le BJP, parti de la droite hindouiste dont le candidat au poste de Premier ministre, Narendra Modi, compte le plus d'abonnés sur les réseaux sociaux avec 3,5 millions sur Twitter et 11 millions sur Facebook, un chiffre à prendre avec précaution car beaucoup seraient des faux comptes.

Il mélange ces nouvelles technologies avec son ancrage traditionnel, en s'installant dans des stands de thés d'où il répond aux questions d'électeurs, posées à travers Internet ou vidéos depuis l'autre bout du pays. Il a aussi recruté deux des cerveaux d'Internet - les plus brillants du pays - pour mener sa campagne en ligne, où sa présence devient quasi angoissante. Cette équipe a aussi créé un site pour démentir les accusations qui pèsent sur Narendra Modi concernant sa responsabilité dans les pogroms anti musulmans de 2002.

Le Parti du Congrès, plus à la traîne, a demandé dernièrement aux Internautes de dire ce qu'ils voudraient voir inclure dans le programme du parti.

Internet oui... mais transparence, non

Ces politiciens traditionnels utilisent surtout Internet pour communiquer, plus que pour dialoguer. Les deux principaux candidats, Narendra Modi et Rahul Gandhi, viennent ainsi de refuser de participer au premier Facebook Talk Live du pays, où les questions des internautes seraient cette fois ouvertes et non censurées.

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