Vol MH370: l’enquête sur l’équipage, priorité des Etats-Unis

Les Etats-Unis figurent parmi les pays qui ont mis leur technologie au service de la Malaisie pour essayer de retrouver le Boeing disparu depuis maintenant un peu plus d’une semaine. La communauté américaine du renseignement, basé sur les dernières informations fournies par Kuala Lumpur, pense que l’enquête devrait se concentrer sur l’équipage.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

La porte blindée du cockpit étant verrouillée de l’intérieur, il est peu probable que des passagers aient pu s’y introduire, à moins qu’ils n’aient eu l’aide d’un membre d’équipage. La façon dont le système de communication a été coupé et dont l’appareil a suivi une trajectoire de façon à échapper à tout radar n’a pu être que l’oeuvre d’un pilote accompli.

Le New York Times a aussi révélé les fortes variations d’altitude du Boeing, qui, après la désactivation des transpondeurs est monté à un peu plus de 13 000 mètres avant de redescendre à 7 000 mètres. A-t-il alors pris la direction du Kazakhstan au nord ou s’est-il dirigé vers l’océan Indien au sud ?

Le vol MH370 s'est crashé dans la mer ?

Rares sont ceux qui pensent que l’avion a pu survoler l’Asie centrale sans etre repéré et les experts américains croient plutôt que le vol MH 370 s’est crashé dans la mer, après avoir épuisé tout son carburant. Un ancien de la CIA interrogé sur CNN n’a pas totalement exclu l’hypothèse d’un attentat terroriste perpétré par des Ouïghours qui s’estiment persécutés par la Chine.

L'avion se rendait à Pékin et avait 153 passagers chinois à bord. Mais, jusqu’à présent, personne n’a revendiqué la disparition du Boeing 777 de Malaysian Airlines.


Toujours de multiples questions sur le vol MH370

Samedi 15 mars, le Premier ministre malaisien a confirmé que l’appareil avait bien fait demi-tour, était sorti de sa trajectoire vers Pékin, que les communications avaient été coupées manuellement, de façon délibérée. Et les enquêteurs se concentrent à nouveau sur la personnalité des passagers et de l'équipage, en particulier sur celle du pilote.

Avec notre envoyée spéciale à Kuala Lumpur, Carrie Nooten

Selon le tabloïd britannique Daily Mail, le pilote du MH370 était un fervent supporter de l’opposition, le PKR, la coalition menée par Anwar Ibrahim. Or, vendredi soir, quelques heures seulement avant le décollage du vol Kuala Lumpur-Pékin, Anwar a été condamné à 5 ans de prison ; c’était le dernier épisode d’un long feuilleton politique qui vise à déstabiliser l’opposition, selon les analystes. Et justement, selon le Daily Mail, le capitaine du MH370 aurait été présent au palais de justice lors du rendu de ce verdict. Si c’était le cas, il aurait pu, comme de nombreux sympathisants, en ressortir furieux, et c’est dans cet état qu’il aurait pris les commandes de l’appareil.

Mais cette version est démentie par les lieutenants d’Anwar : pour eux, le capitaine du MH370 n’était pas physiquement présent au palais de justice. Ils estiment qu’aucun motif politique n’est prouvé pour l’instant. Et puis, ces suppositions du Daily Mail ne collent pas beaucoup au portrait qui a été fait du pilote jusque là : un homme sûr, très pointilleux sur la sécurité de ses passagers.

Les domiciles des deux pilotes ont perquisitionnés. Le commandant Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, disposait chez lui d'un simulateur de vol, qui est examiné par les enquêteurs. Par ailleurs, il faut se rappeler qu’il y a toujours deux passagers qui ont voyagé avec des passeports australiens volés ou trafiqués, et les enquêteurs n’ont toujours rien révélé sur eux. Enfin, vingt-cinq pays sont désormais impliqués ce dimanche 16 mars dans les recherches pour retrouver le Boeing 777 de Malaysia Airlines. La zone s'élargit désormais à la terre et à la mer.
 

Partager :