Thaïlande: ces 220 Ouïghours qui dérangent Bangkok

La Thaïlande est sous pression pour ne pas rapatrier de force en Chine 220 Ouïghours venus du Xinjiang chinois et qui ont été arrêtés jeudi 13 mars dans le sud du royaume. Human Rights Watch demande à Bangkok de permettre à des émissaires du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies d’avoir accès à ces migrants. De son côté, le département d’Etat américain demande au gouvernement thaïlandais d’accorder une « pleine protection » à ces Ouïghours.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

La Thaïlande se trouve en position délicate. Depuis jeudi, 220 Ouighours – hommes, femmes et enfants – sont détenus par la police de l’immigration après un raid sur un camp caché dans la jungle dans le sud du pays. Au départ, ces migrants, dépourvus de passeports, ont affirmé être des ressortissants turcs. Mais il s’est rapidement avéré qu’ils étaient - en fait - des Ouïghours venus du Xinjiang chinois qui désirent obtenir l’asile politique en Turquie.

Des diplomates turcs sont sur place et discutent avec les Ouïghours, dont la langue est proche du turc. Un diplomate chinois a également été envoyé dans le sud-thaïlandais, mais il se limite à discuter avec les autorités locales. Samedi, Human Rights Watch a demandé à la Thaïlande de ne pas renvoyer de force ces Ouïghours en Chine.

Prison et tortures

L’organisation de protection des droits de l’Homme explique que lors de cas précédents, les Ouïghours renvoyés en Chine par la Malaisie et le Cambodge ont été condamnés à de longues peines de prison et parfois torturés. Washington a également demandé à Bangkok de répondre aux besoins humanitaires de ces Ouighours.

Pour l’instant, Pékin, qui accuse certains groupes ouïghours de séparatisme et de terrorisme, n’a pas réagi officiellement.

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