Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
La Thaïlande se trouve en position délicate. Depuis jeudi, 220 Ouighours – hommes, femmes et enfants – sont détenus par la police de l’immigration après un raid sur un camp caché dans la jungle dans le sud du pays. Au départ, ces migrants, dépourvus de passeports, ont affirmé être des ressortissants turcs. Mais il s’est rapidement avéré qu’ils étaient - en fait - des Ouïghours venus du Xinjiang chinois qui désirent obtenir l’asile politique en Turquie.
Des diplomates turcs sont sur place et discutent avec les Ouïghours, dont la langue est proche du turc. Un diplomate chinois a également été envoyé dans le sud-thaïlandais, mais il se limite à discuter avec les autorités locales. Samedi, Human Rights Watch a demandé à la Thaïlande de ne pas renvoyer de force ces Ouïghours en Chine.
Prison et tortures
L’organisation de protection des droits de l’Homme explique que lors de cas précédents, les Ouïghours renvoyés en Chine par la Malaisie et le Cambodge ont été condamnés à de longues peines de prison et parfois torturés. Washington a également demandé à Bangkok de répondre aux besoins humanitaires de ces Ouighours.
Pour l’instant, Pékin, qui accuse certains groupes ouïghours de séparatisme et de terrorisme, n’a pas réagi officiellement.