Lutte anti-corruption en Inde: une démission qui fait du bruit

En Inde, le fameux militant anti-corruption Arvind Kejriwal, devenu le ministre en chef de New Delhi il y a moins de deux mois, vient de provoquer un nouveau coup d'éclat en annonçant sa démission ce vendredi soir. Dénonçant le blocage des partis traditionnels qui refusaient d'adopter une nouvelle loi anti-corruption, il a décidé de repartir mener son combat dans la rue. Une manière également de lancer la nouvelle campagne de son parti pour les élections législatives de mai prochain.

Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis

C'est une sortie finement orchestrée par Arvind Kejriwal. Les députés de son Parti de l'homme du peuple ont présenté devant la chambre régionale la puissante loi ant-corruption qu'ils avaient promise pendant leur campagne. Mais ils savaient qu'elle ne pourrait être acceptée, car elle n'avait pas été approuvée par le gouvernement central.

Le refus attendu a servi d'excuse à Arvind Kejriwal pour accuser les partis traditionnels de s'opposer à sa lutte acharnée contre la corruption. Cet ancien haut fonctionnaire des impôts devenu fin politicien se libère habilement d'un gouvernement fragile où il n'avait pas la majorité absolue, et peut surtout mener pleinement la campagne pour les élections législatives.

En 49 jours à la tête de la capitale, ce militant chevronné aura appliqué une politique agressive en faveur des pauvres, frisant avec le populisme, comme avec la réduction drastique des prix de l'électricité, la livraison gratuite de grandes quantités d'eau et la poursuite en justice des grands groupes énergétiques. Des mesures économiquement contestables, mais qui peuvent lui offrir un tremplin pour les élections de mai prochain.

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