Inde: l’idée d’un nouvel Etat plonge le Parlement dans le chaos

Le Parlement indien a vécu une scène d'ébullition inédite ce jeudi 13 février, lorsqu'une loi sensible, prévoyant la division d'un Etat de la fédération, a été introduite. Cela fait des mois que des élus s'y opposent, ainsi qu'à la création d'un nouvel Etat. Mais le gouvernement a l'intention de mener le projet à terme.

Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis

Plusieurs députés ont commencé par brandir de grandes banderoles devant le bureau du président de la Chambre haute. Puis ils ont violemment arraché un micro et cassé une vitre. Un autre élu, dans la Chambre basse, a répandu du poivre à l'aide d'une bombe, obligeant tout le monde à fuir.

Certains parlementaires, blessés aux yeux, ont été évacués en ambulance. Seize députés ont finalement été suspendus par la présidente de la Chambre basse, Meira Kumar. « Ce qui vient de se passer nous fait honte, a-t-elle déclaré. Notre démocratie parlementaire est admirée dans le monde entier. Mais aujourd'hui, elle a été souillée. »

Quinze années de bataille autour du projet

La division de l'Etat de l'Andhra Pradesh, qui compte 85 millions d'habitants au sud de l'Inde, a pour but de créer un Etat du Telangana. Cette réforme est réclamée depuis près de 15 ans, de manière violente, par une partie de la population locale. Les deux régions ont en effet des structures sociales différentes.

Mais un grand nombre d'élus s'opposent à cette division, dont le ministre en chef de l'Andhra Pradesh. Il affirme que cette scission privera une partie du territoire de ressources naturelles et d'emplois. Le Parti du Congrès, au pouvoir en Inde, tient à adopter cette réforme avant la fin de la législature, dans quelques jours. Cet entêtement lui a valu de perdre dix députés, qui ont été exclus pour leur rébellion ou ont démissionné.

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