Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ces deux là ne s’aiment pas, et cela devrait se voir sur la photo vendredi à Sotchi. Pour la première fois, le président chinois et son homologue japonais doivent se retrouver après l’escalade verbale, et diplomatique, qui a suivie la visite au sanctuaire de Yasukuni le 26 décembre dernier.
Mais selon la presse chinoise, tous les contacts entre les deux leaders seront réduits au strict minimum, ils devraient même pouvoir éviter de se serrer la main. Depuis la visite au mémorial controversé des soldats morts pour l’empereur du Japon, et même, avant cela, depuis la déclaration par Pékin d’une nouvelle zone d’identification aérienne et de défense en mer de Chine orientale en novembre, les relations diplomatiques entre les deux pays sont au plus bas.
Le Premier ministre japonais persona non grata
Début janvier, Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a fait savoir que le Premier ministre japonais était persona non grata en Chine. Au plus haut niveau de l’Etat, les deux leaders ne se parlent plus. Du coup, ce matin le South China Morning Post compte les poignées de main. La dernière remonte au sommet de Bali en octobre dernier. Une autre avant cela lors du G20 à Saint-Pétersbourg en septembre, le président Xi en avait alors profité pour rappeler à l’ordre le Japon concernant le contentieux autour des îles Diaoyu/Senkaku.
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De l’avis de nombreux observateurs, les dirigeants de la deuxième et de la troisième économie du monde ont pourtant un parcours politique et une vision assez semblable pour leur pays, ce qui se traduit notamment dans une rhétorique nationaliste tournée autour d’un rêve de grandeur retrouvée.
Les deux frères ennemis devraient ainsi continuer de s’éviter à Sotchi, mais Xi Jinping comme Shinzo Abe comptent bien profiter des JO pour rencontrer leur hôte, le président russe Vladimir Poutine.