Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Voilà de longs mois que ce jeune serveur d’un restaurant de la capitale chinoise rêvait de ce retour dans son Liaoning natal, province du nord-est de la Chine. Sur le parvis de la gare centrale de Pékin, celui-ci fend la foule d’un pas pressé avec un gros ours en peluche sous le bras destiné à son neveu âgé de 5 ans qu’il rejoindra après plus de 15 h de train.
Comme lui, 100 millions de Chinois ont voyagé chaque jour à l’approche de la « fête de printemps ». Voiture, avion, train et même bateau… les colis des voyageurs indiquant leur provenance.
Une grand-mère venue de la région autonome de Mongolie Intérieure voyage avec de la viande de mouton dans sa valise quand la plupart des voyageurs partant de Pékin n’oublient pas d’emmener avec eux un canard laqué, spécialité de la capitale chinoise. Depuis près d’une semaine, les gares du pays ont vu d’abord débarquer les étudiants et les travailleurs migrants avec leurs gros baluchons en nylon, premiers de cette transhumance humaine la plus importante du monde, puis les salariés.
Au total le ministère des Transports évoque une moyenne de 6,8 millions de passagers dans les trains par jour. Avec comme chaque année un moyen de reconnaître ceux qui sont du signe du cheval. Beaucoup arborent des couleurs éclatantes notamment le rouge au milieu de la foule des voyageurs pressés, là encore une tradition quand son signe correspond à celui de la nouvelle année lunaire.