Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Suthin Tarathin dirigeait un groupe antigouvermental, baptisé « l’Armée populaire pour renverser le régime de Thaksin », du nom de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, frère de l’actuelle cheffe de gouvernement, Yingluck Shinawatra. Il venait de négocier la fermeture d’un bureau de vote dans la proche banlieue de Bangkok, quand lui et ses hommes ont rencontré une cinquantaine de « chemises rouges », armées de bâtons et d’armes légères. Très vite, des coups de feu ont été tirés, une explosion a retenti, et plusieurs membres du mouvement antigouvernemental se sont effondrés. Suthin est mort peu après son transfert à l’hôpital.
Dans la journée, le mouvement avait réussi à faire fermer l’ensemble des bureaux électoraux de Bangkok où devait se tenir le vote anticipé pour les législatives du 2 février. Cette campagne a provoqué la frustration, voire la colère, de nombre d'habitant de Bangkok qui désiraient exercer leur droit démocratique.
Les manifestants s’opposent à la tenue des élections, car ils veulent opérer une réforme préalable du système politique, visant notamment à empêcher les achats de vote. Cette position semble surtout être celle des habitants de Bangkok et de quelques provinces du Sud. Un sondage publié vendredi a indiqué que 80% des Thaïlandais désiraient se rendre aux urnes pour les élections législatives.