Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Ce dimanche 26 janvier, dès les premières heures de la matinée, les manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés autour de plusieurs dizaines de bureaux de vote de Bangkok où devait se tenir le vote anticipé pour les élections du 2 février.
Presque immédiatement, les responsables des bureaux ont baissé les bras, cédant aux pressions de ceux qui s’opposent au scrutin.
Les Thaïlandais qui étaient venus exercer leur droit d’électeur en ont été réduits à protester contre ce qui - à leur yeux - est une infraction fondamentale aux règles démocratiques.
Paradoxe
Les manifestants s’opposent aux élections car ils savent qu’elles seront probablement remportées par le parti de l’actuelle cheffe de gouvernement Yingluck Shinawatra, qu’ils accusent de corruption. Le paradoxe est qu’ils ont de leur côté la Commission électorale, officiellement chargé d’organiser le scrutin, mais qui semble tout faire pour le compromettre, à cause, dit-elle, des violences potentielles.
Fiasco
Le fiasco électoral d’aujourd’hui augure mal du scrutin du 2 février. La Commission électorale souhaite le reporter d’environ trois mois, mais le gouvernement craint que s’il accepte un tel report il n’y ait pas d’élections du tout.
L’objectif de l’opposition est en effet d’opérer une profonde réforme du système politique avant d’organiser des élections, dans le but notamment d’empêcher les achats de vote.