Au Cambodge, l'opposant Sam Rainsy ovationné à la sortie du tribunal

Au Cambodge, les deux chefs de l'opposition étaient entendus ce mardi par le procureur de la cour municipale de Phnom Penh sur leur possible responsabilité dans les violences et les troubles à l'ordre public survenus en début d'année. Les deux hommes disaient ne pas craindre leur arrestation, affirmant n'avoir rien fait, si ce n'est promouvoir la non-violence, et pointant du doigt les violences commises par les forces de l'ordre contre des manifestations ouvrières, réprimées dans le sang. Ils ne sont pour l'heure pas inquiétés par la justice.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée

Sam Rainsy et Kem Sokha ont quitté en hommes libres le tribunal sous un tonnerre d'applaudissements. Ils sont plus d'un millier à avoir bravé la nouvelle interdiction portant sur les rassemblements publics de plus de 9 personnes et avoir attendu des heures durant sous le soleil, le sort qui serait réservé à leurs leaders. Les autorités ont laissé faire. Souriants, les deux opposants les ont remerciés. Pour l'heure ils ne savent pas s'ils feront l'objet d'une inculpation, lâche Sam Rainsy avant de s'engouffrer dans sa voiture : « On ne (connait) pas encore la suite, mais on a contribué à dire la vérité. Et la vérité, c'est la base de la justice ».

Le combat des ouvriers cambodgiens

Plus tôt, Mu Sochua, une élue populaire de l'opposition, entonnait une chanson en faveur de la justice et réaffirmait le soutien inconditionnel que son parti apporte aux ouvriers, qui revendiquent un doublement de leur salaire minimum : « Nous soutenons leur combat, nous soutenons leur demande pour une justice économique et sociale. Le recours à l'armée et aux forces de la police militaire est inconstitutionnel, cela est inhumain et va à l'encontre des droits des ouvriers ».

Cet interrogatoire survient alors que le rapporteur pour les droits de l'homme auprès des Nations unies est en mission dans le pays. Son dénouement, plutôt en faveur des deux dirigeants, laisse croire à plus d'un que des négociations avec le parti au pouvoir seraient en cours.

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