Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee
Le Parti du peuple cambodgien (PPC) n'a pas dérogé à la tradition en ce jour de grand-messe, affichant un front uni devant près de 15 000 militants. Le Premier ministre Hun Sen, dont l'opposition réclame le départ, est apparu souriant, mais il ne s'est pas exprimé à la tribune. Une position de retrait adoptée depuis le début de la crise, comme s'il ne voulait pas donner prise à ses détracteurs et démontrer que la situation ne justifie pas qu'il intervienne.
« Limites »
C'est le président de l'Assemblée nationale, Heng Samrin, qui a donné le ton, s'en prenant directement à l'opposition : « L'instabilité politique et socio-économique que les "ennemis du 7 janvier" cherchent à créer menace de faire dérailler le Cambodge de la bonne voie qu'il suit, si jamais ceux-ci réussissaient dans leur entreprise. Mais le peuple cambodgien ne laissera pas ces hommes politiques et ces cercles atteindre leurs objectifs sans leur imposer des limites. »
Légitimité
Le PPC, a-t-il expliqué, revendique une légitimité que lui accordent les institutions suite à sa victoire aux urnes, tout en pointant du doigt l'illégalité des actions menées par son rival politique. Alors qu'il dit ne pas fermer la porte aux négociations, l'opposition, elle, a confirmé vouloir porter plainte devant la Cour pénale internationale contre les auteurs de la répression d'un rassemblement ouvrier qui a fait au moins quatre morts.