Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee
Fer de lance depuis plus de cinq mois de la contestation du régime en place, l'opposition cambodgienne ne désarme pas. Elle entend solliciter une enquête internationale sur les violences commises à l'encontre des manifestants, et poursuivre son combat pacifique en province.
Pourtant, souligne son président Sam Rainsy, les deux partis pourraient reprendre langue : « Il y a deux forces, décrit-il. Il y a la force du soutien populaire et la force de l’armée, la force brutale des armes. Chacun des deux côtés a fait sa démonstration. Ce n’est pas la peine de faire des démonstrations tous les jours. »
Et d'en tirer la conclusion suivante : « Maintenant, on se jauge, on sait les limites des uns et des autres. Donc, c’est bon, c’est propice à la négociation, ça suffit. »
Le rêve d'une transition pacifique à la Birmane
Un accord pourrait se dessiner pour mettre fin au bras de fer avec le parti au pouvoir. Sam Rainsy précise : « On se sonde mutuellement. Pour qu’une formule soit acceptable, il faut de nouvelles élections. Donc le compromis, ce sont des nouvelles élections, des élections anticipées, sans référence aux dernières élections, seulement pour résoudre la crise post-électorale actuelle. »
L'organisation d'un scrutin avancé à mi-mandat, explique-t-il, nécessiterait un amendement de la Constitution. Mais elle pourrait rapprocher les deux rivaux. Si Sam Rainsy dit rêver d'une transition pacifique à la Birmane, il conditionne le retour au dialogue à la levée de toute contrainte, à commencer par l'arrêt des pressions judiciaires et la restauration des libertés.
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