Quarante millions de dollars. Tel est le montant nécessaire pour indemniser les blessés et les proches des quelque 1 000 personnes décédées dans l’effondrement en avril 2013 du Rana Plaza, cet immeuble près de Dacca qui abritait plusieurs ateliers de confection. C’est ce qu’estime l’Organisation internationale du travail (OIT).
Le financement de ce fonds destiné aux victimes de la catastrophe se fait sur la base du volontariat des marques internationales et des distributeurs. L’OIT espère que les 29 enseignes concernées par le drame du Rana Plaza participeront.
Des promesses non suivies d'effets
Après ce drame qui avait mis en lumière les conditions de travail déplorables des ouvriers textiles au Bangladesh, plus de cent donneurs d’ordres européens et américains s’étaient engagés à améliorer la sécurité dans les usines de textiles. Mais les promesses d’indemnisation n’avaient pas été suivies d’actes concrets.
C’est finalement la chaine irlandaise Primark qui a donné le coup d’envoi à ce fonds d’indemnisation. Trois autres marques – El Cortes Ingles, Loblaw et Bonmarché – ont donné leur accord de principe. Personne ne sait à ce jour à quelle hauteur sera leur participation financière.
Vincent Brossel, directeur de l'ONG Peuples solidaires, salue une initiative positive, mais regrette que ces multinationales soient si peu nombreuses.
« Il y en avait bien d’autres qui étaient concernées par le drame du Rana Plaza, notamment des entreprises françaises. Et malgré les négations de Auchan par exemple, c’est tout à fait scandaleux que les entreprises françaises ne participent pas et n’abondent pas à ce fonds de 40 millions de dollars qui a été négocié par l’OIT, les syndicats du Bangladesh et ces quatre entreprises.
Quarante millions, ça va permettre de couvrir évidemment les frais médicaux, d’assurer une indemnisation. Ce qui nous importe maintenant, c’est que d’autres entreprises se joignent à cette initiative et qu’on puisse aller un peu plus loin : éviter de nouveaux drames et écrire dans la loi la responsabilité des multinationales vis-à-vis de leurs sous-traitants, notamment dans l’industrie textile. »