Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le blocus par le mouvement antigouvernemental du siège de la Commission électorale n'a que partiellement réussi. Neuf partis politiques, dont le parti gouvernemental de la Première ministre Yingluck Shinawatra, ont réussi à déposer leur liste de candidats en venant aux aurores, avant l'arrivée des manifestants. Vingt-cinq autres formations politiques ont déposé plainte à l'encontre des leaders du mouvement antigouvernemental qui les ont empêchées de rendre leur propre liste.
Les circonvolutions de la crise politique thaïlandaise ont abouti à une situation presque ubuesque : un parti politique - le Parti démocrate d'opposition - fait des pieds et des mains pour empêcher les autres partis de participer aux élections anticipées, élections qu'il va lui-même boycotter.
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C'est une stratégie dangereuse pour le Parti démocrate, lequel n'a pas gagné d'élections depuis 21 ans. Il s'isole sur la scène politique et risque d'être marginalisé. Les adversaires du parti ont en effet beau jeu d'affirmer que s'il ne veut pas participer, c'est tout simplement parce qu'il a peur de perdre. Si les élections se déroulent normalement et que le roi de Thaïlande entérine le gouvernement qui en est issu, ce sera une défaite cinglante pour le parti d’opposition.