Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Dans l'assemblée bigarrée venue écouter les leaders de l'opposition, les laissés-pour-compte du développement, pour la plupart venus des campagnes, constituent la majorité. On applaudit, on répète à tue-tête, sous un soleil de plomb, les slogans lancés par les deux visages de l'opposition, Kem Sokha et Sam Rainsy.
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Les messages ont changé. Les chefs n'appellent plus à la constitution d'un comité indépendant pour examiner les irrégularités du scrutin législatif, mais à l'organisation de nouvelles élections.
Ils ne se contentent plus de critiquer le Parti du peuple cambodgien (PPC), qui gouverne le pays depuis plusieurs décennies, mais réclament la tête du Premier ministre avec comme nouveau cri de ralliement « Hun Sen démission ! ».
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Les supporters ne sont que quelques milliers. Après les discours, les leaders les embarquent dans une petite marche dans la capitale pour propager cette revendication.
Le président Sam Rainsy cite en exemple la chef du gouvernement thaïlandais qui, sous la pression de la rue, a décidé de dissoudre le Parlement, suggérant que Hun Sen en fasse autant.
Et tant que ce dernier s'obstinera à ne pas bouger, il promet que ses troupes ne quitteront pas l'esplanade réservée aux manifestations. Si l'opposition échoue à mobiliser davantage les foules, elle pourrait sortir affaiblie de ce bras de fer.