La condamnation à mort d'un haut dirigeant islamiste confirmée par la justice au Bangladesh

Au Bangladesh, l’exécution d’Abdul Quader Molla devrait finalement bien avoir lieu. Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre-vingt-dix minutes à peine avant que ce chef du parti Jamaat-e-Islami ne soit exécuté, la Cour suprême avait finalement décidé d’étudier son recours pour obtenir une révision de son procès. Cet appel a donc été rejeté aujourd’hui, et Abdul Quader Molla sera donc certainement exécuté ce soir.

Abdul Quader Molla a été condamné à mort en septembre dernier pour des crimes commis lors de la guerre d’indépendance en 1971. Il serait, entre autres, à l’origine de la mort de 350 civils bengalis désarmés. Son parti, le Jamaat-e-Islami, s’était rangé à l’époque dans le camp du Pakistan. Il refusait l’indépendance de ce qu’on appelait le Pakistan oriental et qui est devenu le Bangladesh, mais il nie les accusations de crime de guerre qui visent ses dirigeants. Cinq d’entre eux ont déjà été condamnés à mort par le Tribunal international des crimes, un tribunal mis en place par le pouvoir bangladais et non reconnu au niveau international.

A(RE)LIRE : Bangladesh, peine capitale pour un haut dirigeant islamiste

Abdul Quader Molla serait le premier d’entre eux à être exécuté. Il avait été condamné à l’origine à la prison à perpétuité, mais ce sont des manifestations de masse qui ont poussé le gouvernement à amender la loi pour qu'il écope de la peine de mort. Cette exécution pourrait provoquer de nouvelles manifestations des partisans de l’opposition, d'autant que plusieurs responsables du principal parti d’opposition, le BNP, allié à Jamaat-e-Islami, sont eux aussi visés par des enquêtes sur les crimes commis en 1971. Ces manifestations avaient commencé à la création du tribunal spécial. Elles ont fait 150 morts depuis le début de l’année.

Partager :