A Jakarta, une centaine de manifestants ont levé le poing, jeudi 21 novembre, devant l’ambassade d’Australie en déclarant qu’ils étaient « prêts pour la guerre ». Ils ont aussi brûlé un poster représentant les drapeaux américain et australien. Une manifestation symptomatique de cette fureur des Indonésiens qui demandent des excuses à Canberra pour avoir mis sous surveillance en 2009 le portable du président indonésien, de sa femme, du vice-président et d’autres responsables.
Le Premier ministre australien, Tony Abbott, a indiqué jeudi matin au Parlement qu’il avait reçu une lettre du président Susilo Bambang Yudhoyono, au lendemain du rappel de l’ambassadeur indonésien à Canberra, de l'annonce de la rétrogradation des relations entre les deux pays, et surtout de la suspension par Jakarta de sa principale coopération avec Canberra : celle qui concerne la traque des passeurs de migrants illégaux – un sujet brûlant en Australie, qui a vu Tony Abbott, au lendemain de son élection il y a quelques mois, planifier un remorquage en Indonésie des navires de boat people.
Le Premier ministre australien a promis une réponse « rapide, complète et courtoise » à la lettre du président Yudhoyono. Ce qui promet d’être compliqué, puisqu’en réaction à la demande d’excuses du ministre des Affaires étrangères indonésien, un des conseillers de Tony Abbott a déjà twitté : « Un type qui ressemble à une star philippine du porno des années 1970 demande des excuses ». Des excuses qui n'ont jusqu'ici pas été fournies.