Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
Le sort semble s’abattre sur Pervez Musharraf. Rentré au printemps après quatre ans d’exil, il est déjà poursuivi dans trois affaires de meurtre et pour une quatrième qui concerne le renvoi de juges. Mais ces accusations de trahison, évoquées depuis des mois mais jamais encore déposées, sont une première dans l’histoire du pays, et elles pourraient lui valoir la peine de mort.
Elles surviennent aussi à un moment critique. Pervez Musharraf avait obtenu il y a dix jours une libération sous caution dans la dernière affaire pour laquelle il était encore en résidence surveillée, et les rumeurs allaient bon train sur un éventuel accord qui pourrait lui permettre de reprendre le chemin de l’exil. Un juge doit justement décider ce lundi s’il sera autorisé ou non à quitter le territoire.
Mais le gouvernement de Nawaz Sharif, élu au mois de mai, ne semble pas prêt à lâcher le morceau si facilement. Après tout, c’est ce même Nawaz Sharif qui, en 1999, avait été écarté du pouvoir par le coup d’État du général Musharraf. Mais le pouvoir civil joue aussi avec le feu en s’acharnant sur l’ex-dirigeant militaire, car il risque de s’aliéner la très puissante armée.