Avec notre correspondant à Islamabad, Joël Bronner
Rien ne va plus pour Pervez Musharraf. L’ancien général vient d’être formellement accusé par la justice pakistanaise de « meurtre », de « complot criminel pour meurtre » et encore d’avoir « facilité l’assassinat » de Benazir Bhutto.
Durant l’audience, l’ex-dirigeant a toutefois contesté l’ensemble des charges retenues contre lui, des accusations sans fondement selon ses avocats. La prochaine audience dans cette affaire est prévue d’ici la fin du mois.
Après le meurtre de Benazir Bhutto en 2007, le gouvernement de l’ancien président avait - à l’époque - pointé du doigt les talibans pakistanais, une implication que les insurgés ont toujours niée. Alors qu’elle venait de rentrer au Pakistan pour participer aux élections législatives, l’assassinat de l’héritière Bhutto devant des milliers de ses partisans, réunis près d’Islamabad pour un meeting politique, avait profondément ébranlé le pays.
Trois affaires en cours
Rentré fin mars après quatre ans d’exil, Pervez Musharraf qui se rêvait en sauveur du Pakistan a vite déchanté. Rattrapé par trois affaires, dont le meurtre de Benazir Bhutto, il a été très rapidement assigné à résidence. Si la justice mène l’affaire à son terme, celui qui a dirigé le pays de 1999 à 2008 à la faveur d’un coup d’Etat pourrait bien être le premier ex-dirigeant de l’armée à se retrouver derrière les barreaux.