Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
Comme souvent ces dernières semaines, Pervez Musharraf était devant la justice pour demander une prolongation de sa liberté sous caution dans une affaire judiciaire qui le concerne. Cette fois, le magistrat a refusé de lui accorder un sursis et a ordonné son arrestation. Mais l'ancien président n’a pas été arrêté. Dans une scène digne d’une fiction, il a quitté le tribunal dans la précipitation, escorté par ses nombreux gardes du corps, avant de s’engouffrer dans son 4x4 pour regagner sa villa d’Islamabad.
La semaine a été difficile pour l’ancien dirigeant. Il a vu sa candidature aux élections rejetée dans les quatre circonscriptions qu’il convoitait. À moins de réussir à faire renverser cette décision, il ne pourra pas briguer les suffrages.
En plus de cette affaire de renvoi et d'arrestation de juges, la justice veut entendre Pervez Musharraf à propos de l’assassinat de l’ex-Première ministre Benazir Bhutto, et de celui d’un chef rebelle du Baloutchistan. Il fait aussi face à des accusations de haute trahison. Après quatre ans d’exil, l’ex-dirigeant est revenu au pays en se présentant comme le sauveur du Pakistan. Son rêve semble de plus en plus tourner au cauchemar.