Philippines : l'aide internationale peine à se déployer

Aux Philippines, la ville de Tacloban peine à se relever après le passage du typhon Haiyan, il y a tout juste une semaine. Les habitants de la ville sont toujours confrontés à la pénurie d’eau et de nourriture et privés d’électricité. L’aide internationale afflue sur place, mais la désorganisation est telle qu’elle peine à se déployer. Le bilan humain reste incertain et on retrouve encore chaque jour des cadavres sous les décombres.

Avec nos envoyés spéciaux à Tacloban sur l’île de Leyte, Richard Riffonneau et Nicolas Falez

Ils ont installé leur camp près du rivage. C'est une équipe de secouristes philippins, arrivée de la capitale peu après le passage du typhon sur Tacloban. Ce sont eux qui s’occupent des corps sans vie des victimes.

Rodriguo Tuazon est le chef des secouristes : « C’est notre mission et c’est un travail énorme parce qu’on doit d’abord déblayer les débris puis récupérer le corps, le placer dans un sac mortuaire, puis le transporter dans un endroit où il sera identifié. » Plus d’une centaine de sacs mortuaires noirs étaient visibles ce vendredi près du centre-ville de Tacloban, d’autres corps parfois recouverts d’une simple bâche étaient disposés le long de la route côtière.

L’église de Tacloban n’a plus de toit, les bancs et le mobilier ont été balayés par la vague géante qui a recouvert la ville. Comme Gilbert, quelques fidèles sont venus prier. « Pour moi, il est très important de continuer à croire en lui, confie-t-il. On ne peut pas expliquer ce qui s’est passé à Tacloban. Je ne sais pas quel est son plan pour nous, mais je vais continuer à croire en lui, c’est ma foi de chrétien. »

Gilbert sort de l’église. Plusieurs paroissiens tentent de remettre un peu d’ordre dans le bâtiment sinistré, alors que des enfants jouent dans l’eau souillée qui recouvre le sol.

Des corps toujours piégés dans les décombres


La France envoie 100 tonnes d'équipements

L’urgence, sur place, c'est de porter secours aux sinistrés. Et vite. Pour ce faire, les Etats-Unis ont envoyé leur porte-avions George Washington qui doit apporter aux rescapés vivres, médicaments et abris.

La France n'est pas en reste. Paris a envoyé un avion-cargo en direction des Philippines. A son bord, cent tonnes d'équipements. Notamment du matériel pour rendre l'eau potable, des médicaments et des kits de secours, comme l’a expliqué Romain Nadal, porte-parole du Quai d’Orsay : « Nous avons réagi immédiatement, dès samedi, à la fois au plan politique – le président et le Premier ministre ont exprimé la solidarité de notre pays - et sur le plan humanitaire avec un déploiement en plusieurs étapes d’une aide humanitaire. »

Pour Romain Nadal, la communauté internationale a réagi assez rapidement mais les Philippines étant un archipel, ce n’est pas simple de faire parvenir les aides dans les zones les plus touchées et les moyens de communications ont été entièrement endommagés. « Je crois que cette aide arrive, elle monte en puissance et les Philippines peuvent compter sur la communauté internationale pour faire face à cette catastrophe », rassure le porte parole du Quai d’Orsay.

Cette semaine, l'ONU a admis cette semaine que l'acheminement de l'aide avait été « trop lente ».

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