Après avoir abandonné le nucléaire, le Japon rompt avec le protocole de Kyoto

Le Japon a décidé, vendredi 15 novembre, de baisser drastiquement son objectif de réduction de gaz à effet de serre, du fait de l'arrêt de ses cinquante réacteurs nucléaires depuis l'accident de la centrale de Fukushima. Le pays hôte du protocole de Kyoto, le premier traité de lutte contre le réchauffement climatique, avait promis de réduire ses émissions de gaz de 25% entre 1990 et 2020. Le Japon limite aujourd'hui cet objectif de réduction de ses émissions à 3,8% d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 2005.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

En 2008 à Davos, le Japon se présentait comme le catalyseur de la lutte contre le réchauffement de la terre. Il voulait jouer un rôle moteur, sans attendre que la Chine, l’Inde et les Etats-Unis aient pris des engagements chiffrés en matière de réduction de gaz. À l’époque le Japon comptait sur ses réacteurs nucléaires pour atteindre ses ambitieux objectifs en portant à 50% d’ici 2030 sa production d’électricité d’origine nucléaire contre 30% avant l’accident de Fukushima.

Importation d'énormes quantités de gaz, pétrole...

Depuis l’arrêt de ces réacteurs, le Japon est forcé d’importer d’énormes quantités de gaz, de pétrole et de charbon, des sources d'énergies plus polluantes pour alimenter ses centrales thermiques. Le Premier ministre Shinzo Abe veut réactiver certains de ces réacteurs, mais le processus ne démarrera pas avant le début de 2014 au plus tôt. Certaines centrales construites sur des failles sismiques actives seront démantelées.

Le Japon misait sur le CO2 pour exister sur la scène internationale. Lorsqu’il avait dévoilé le chiffre de 25% de réduction de ses gaz, il avait été applaudi. Fukushima a détruit cette ambition japonaise et le climat en subit à son tour les conséquences.

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