Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
En 2008 à Davos, le Japon se présentait comme le catalyseur de la lutte contre le réchauffement de la terre. Il voulait jouer un rôle moteur, sans attendre que la Chine, l’Inde et les Etats-Unis aient pris des engagements chiffrés en matière de réduction de gaz. À l’époque le Japon comptait sur ses réacteurs nucléaires pour atteindre ses ambitieux objectifs en portant à 50% d’ici 2030 sa production d’électricité d’origine nucléaire contre 30% avant l’accident de Fukushima.
Importation d'énormes quantités de gaz, pétrole...
Depuis l’arrêt de ces réacteurs, le Japon est forcé d’importer d’énormes quantités de gaz, de pétrole et de charbon, des sources d'énergies plus polluantes pour alimenter ses centrales thermiques. Le Premier ministre Shinzo Abe veut réactiver certains de ces réacteurs, mais le processus ne démarrera pas avant le début de 2014 au plus tôt. Certaines centrales construites sur des failles sismiques actives seront démantelées.
Le Japon misait sur le CO2 pour exister sur la scène internationale. Lorsqu’il avait dévoilé le chiffre de 25% de réduction de ses gaz, il avait été applaudi. Fukushima a détruit cette ambition japonaise et le climat en subit à son tour les conséquences.