Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Revêtu d’une combinaison de protection et d’un masque contre les radiations, le Premier ministre Shinzo Abe a visité les réservoirs de stockage de l’eau contaminée sur le site de la centrale de Fukushima. Il y en a un millier construit dans l’urgence. Et des fuites de haut niveau de radioactivité sont signalées près de certains d’entre eux.
Une partie de cette eau très radioactive s’est écoulée dans l’océan Pacifique provoquant des protestations de la part de la Chine et de la Corée du Sud. Face à l’impuissance de Tepco, l’opérateur de la centrale, Shinzo Abe a déclaré à Fukushima que son gouvernement se plaçait désormais en première ligne pour colmater les fuites.
300 tonnes d’eau radioactive
A ce titre, il a ordonné à Tepco de régler le problème avant la fin mars 2014. Chaque jour depuis le début de l’accident, 300 tonnes d’eau radioactive se déversent dans l’océan Pacifique. Néanmoins le Premier ministre japonais a répété que l'eau contaminée était « bloquée dans l'espace de 0,3 kilomètre carré du port de la centrale ».
Fait inhabituel de sa part, l’Agence internationale de l’énergie atomique de Vienne (AIEA) critique le Japon et estime qu’il aurait pu intervenir beaucoup plus tôt pour empêcher que l’eau radioactive ne se répande dans l’océan.
En se rendant dans la centrale pour la deuxième fois, Shinzo Abe signale la volonté du gouvernement de sortir de sa passivité tout en indiquant aux Japonais que le pays ne peut pas se passer de ses centrales nucléaires.