Avec notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
Les faits se seraient déroulés à la fin du mois de décembre de l'année dernière, soit au moment même où des milliers d'Indiens défilaient dans les rues de New Delhi pour dénoncer le viol collectif d'une étudiante dans un bus. Malgré ce contexte, la stagiaire juriste s'est tue, préférant protéger sa situation professionnelle et celle du juge, désormais à la retraire, qu’elle accuse aujourd’hui.
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Si elle s’est décidée à témoigner sur le blog du Journal of Indian Law and Society, c’est, qu’au-delà du traumatisme persistant causé par les attouchements qu'elle aurait subi, elle se sent « lâche », en tant que juriste, de ne pas se battre légalement contre un tel crime. De plus, selon l’ancienne stagiaire devenue membre d'une association d'avocats et employée par une ONG, ce genre de harcèlement serait commun au sein de la Cour suprême.
Libération de la parole des victimes
Ce long silence est emblématique des affaires de viols en Inde, où l’on estime que 8 cas sur 10 ne sont pas rapportés. Cette révélation, très médiatisée, illustre la récente libération de la parole des victimes. Depuis le début de l'année, les plaintes pour viol ont été multipliées par trois à New Delhi.