Avec nos correspondants à Bombay et New Delhi, Sébastien Farcis et Antoine Guinard
La sentence a été accueillie par des applaudissements et des cris de joie, devant la chambre 304 de la cour de Saket et à l'extérieur. C'est la peine de mort qui était réclamée par le procureur, et c'est la pendaison qui était appelée à grands cris par une énorme partie de la population. Les avocats de la défense demandaient la clémence, et la prison à vie, affirmant entre autres que l'un des accusés était très jeune, âgé d'à peine 19 ans, qu'il pouvait encore changer.
Mais rien n'y a fait. La brutalité, l'horreur, la « torture » pratiquée lors ce viol collectif, dixit le juge Yogesh Khanna, appelait à appliquer cette sentence exceptionnelle. « La société n'a aucune clémence envers ces crimes », qui ont « choqué la conscience collective », selon le juge. « Les quatre hommes, en utilisant une barre de fer pour agresser sexuellement cette jeune femme (âgée de 23 ans, NDLR), ont délibérément cherché à la tuer. »
Au moment du verdict, l'un des quatre accusés a fondu en larmes. Tous avaient plaidé non-coupable. Leurs avocats ont d'ores et déjà annoncé qu'ils feraient appel devant la Haute Cour de Delhi. De son côté, la famille de la victime a exprimé sa satisfaction, affirmant que justice avait été rendue.
Dans les rues, les tribunaux indiens ou dans les bureaux de Delhi, tout le monde affirme croire en un fait : ces condamnations à la peine capitale dans l'affaire du viol le plus médiatique depuis des années en Inde, serviront probablement d'exemple et de dissuasion pour freiner la croissance de ces crimes dans le futur. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura un avant et un après ce viol du 16 décembre, et qu'en Inde, les affaires d'agressions sexuelles ne pourront plus être ignorées par la police et les tribunaux comme avant.