Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
L'hôpital gouvernemental BC Roy de Calcutta est à nouveau sous le feu des critiques après la mort d'au moins trente nouveau-nés ces derniers jours. Accusés de négligence par les parents des victimes, les médecins et l'administration de cet hôpital public ont rejeté la faute sur le système de santé défaillant de la région. Selon eux, il se voient obligés d'admettre de plus en plus de patients, souvent gravement malades, sans avoir les moyens de les soigner à temps.
Issues de familles pauvres, les victimes étaient en effet déjà dans un état critique lorsqu'elles ont été transférées à l'hôpital BC Roy après avoir été admises dans divers hôpitaux locaux en milieux rural. Beaucoup étaient nés prématurément ou souffraient de malnutrition.
Ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit dans cet hôpital, le plus grand centre pédiatrique de la région, qui offre des soins gratuits aux familles pauvres. En juin 2011, dix-sept nouveau-nés sont décédés en moins de deux jours, puis douze autres quatre mois plus tard au BC Roy. Les médecins, qui dénonçait déjà une surpopulation alarmante de patients, avaient été blanchis.
Le gouvernement régional avait réagi en mettant en place une « unité spéciale » pour la santé. Mais, pour beaucoup, ce n'est qu'une mesure de façade, globalement inefficace. L'année dernière, plus d'une centaine de nouveau-nés sont morts à l'hôpital à Calcutta.