Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
C'est un calme tendu qui est revenu à Muzaffarnagar et ses environs, dimanche soir, après deux jours de violence. Deux cents personnes, dont six responsables politiques locaux ont été arrêtés pour leur rôle dans les heurts interreligieux qui ont éclatés dans cette ville moyenne, située à 100 km au nord-est de New Delhi. Au moins 28 personnes ont été tuées et 50 autres hospitalisées, depuis ce samedi 7 septembre.
Le gouvernement indien a déployé plus de 800 soldats et paramilitaires le 8 septembre afin de rétablir le calme et surtout d'empêcher que la violence se propage dans d'autres villes de l'Uttar Pradesh, l'Etat le plus peuplé d'Inde. Un couvre-feu a même été imposé dans plusieurs villages de la région.
Vidéo trafiquée
A l'origine de ces émeutes, le meurtre, le 27 août dernier, de trois hommes qui auraient prétendument tenté de protester contre le harcèlement d'une femme, à Muzaffarnagar. Une vidéo trafiquée, montrant deux hommes en train de se faire lyncher, aurait ensuite été diffusée ces derniers jours, et mis le feu aux poudres.
L'Uttar Pradesh a régulièrement été le théâtre d'émeutes inter-religieuses, souvent sanglantes. En 1992, la destruction d'une mosquée du XVIe siècle par des extrémistes hindous avait déclenché une vague de violence, faisant plus de 2 000 morts à travers l'Inde.