C’est pour mettre un terme à des années de crise politique entre partisans et opposants de l’ancien Premier ministre que Yingluck Shinawatra, actuelle chef du gouvernement et sœur du dirigeant en exil, défend cette loi. Le texte prévoit l’amnistie de toutes les personnes poursuivies depuis le coup d’État de 2006, quel que soit leur camp.
Les violences politiques avaient notamment culminé en 2010. La répression des chemises rouges, les partisans de Thaksin Shinawatra, avait alors fait 90 morts et près de 2.000 blessés lors de manifestations qui avaient réuni jusqu’à 100.000 personnes dans la capitale.
Les royalistes et l’élite urbaine qui forment le gros des chemises jaunes sont farouchement opposées à toute éventualité de retour du milliardaire en exil. ils refusent donc une loi d'amnistie qui permettrait pourtant à leurs responsables impliqués dans la répression de 2010 d’éviter les poursuites judiciaires.
Preuve supplémentaire de l'impopularité du projet, même les partisans de Shinawatra sont divisés. S'ils sont favorables à son retour, ils veulent néanmoins que les violences qu'ils ont subies soient jugées.
Le texte doit être présenté au Sénat le 11 novembre, mais ses détracteurs sont déterminés à le faire retirer d'ici là.
→A (RE)LIRE : Improbable convergence d'opposants à une loi d'amnistie en Thaïlande