Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Une autoroute sur le toit du monde, c’est un peu comme la conquête spatiale. Il a fallu plusieurs étapes avant d’achever les 117 kilomètres du tracé reliant Medog au reste de la Chine. Et à chaque fois, les travaux accomplis ont eu droit à des applaudissements médiatiques nourris.
Ce fut le cas lors du début des travaux, au printemps 2009. Puis le 15 décembre 2010, lorsqu’à 10 h du matin une charge d’explosifs de 152 kilos permettait d’ouvrir la dernière section du tunnel Galongla, à 3 750 mètres d’altitude. Théoriquement, la construction de l’autoroute devait s’achever fin 2011. Il a donc fallu prolonger le chantier en raison de la topographie escarpée et de la météo, notamment. Neiges et pluies rendent en effet les petites routes de montagnes impraticables pendant neuf mois de l’année. La nouvelle autoroute qui relie Bome à Medog doit permettre de désenclaver ce comté de 19 000 habitants.
Des ouvriers en treillis militaires
Ce n’est pas la première fois que la Chine se lance dans ce genre de travaux d’Hercule. Le Pékin-Lhassa, le train le plus haut du monde, a été achevé en 2006 et compte près de 1000 kilomètres de rails perchés à plus de 4000 mètres d’altitude. Chaque année, l’administration chinoise déroule les kilomètres de bitume comme un signe de réussite du gouvernement au service du développement du pays.
► A (RE)ECOUTER : Urbanisation à marche forcée, la Chine déplace ses montagnes
C’est aussi, pour Pékin, comme tout ce qui concerne le Tibet d’ailleurs, un enjeu politique national. Sur la photo de Chine Nouvelle, les ouvriers des 117 km de Medog sont en treillis et brandissent des drapeaux rouges pour célébrer la fin des travaux.