Indonésie: grève générale pour l'augmentation des salaires

Plusieurs centaines de milliers d'ouvriers indonésiens, selon les chiffres communiqués par les syndicats, ont entamé ce jeudi une grève nationale de 48 h, avec comme revendication principale la hausse du salaire minimum en vigueur dans l'archipel. Depuis 2005, l'Indonésie profite d'une croissance annuelle supérieure à 6%.

Les grévistes dénoncent la cherté du coût de la vie à laquelle ils doivent faire face, entre une inflation galopante et l'augmentation continuelle du prix de l'essence.

Les manifestants réclament une hausse de 50% du salaire minimum, qui se trouve être l'un des plus faibles au monde, tandis que l'Indonésie connaît depuis 2005 une croissance annuelle supérieure à 6%. Actuellement, le salaire minimum est de 2,2 millions de roupies, soit environ 145 euros. Il avait été augmenté de 44% l'an dernier mais les syndicats veulent désormais le porter à 3,7 millions de roupies en 2014.

La production manufacturière et le secteur minier, qui reposent sur une main-d'oeuvre bon marché, sont les vecteurs de la formidable croissance économique de l'Indonésie ces dernières années, jusqu'à en faire aujourd'hui la première économie d'Asie du Sud-Est. Et à mesure que la croissance s'envole, les syndicats exigent que cette prospérité financière profite aussi aux travailleurs.

La grande majorité des usines ont cessé le travail

Selon la Confédération indonésienne des syndicats de travailleurs (KSPI), la grande majorité des usines ont cessé le travail à Pulogadung, Cilincing, Bekasi, Cikarang, Tangerang et Bogor, les principales zones industrielles du pays, toutes situées sur l'île de Java, dans la périphérie de la capitale, Jakarta.

Dans certaines entreprises, les syndicats n'ont pas appelé l'ensemble des grévistes à participer aux manifestations, préférant déléguer un nombre restreint de travailleurs, ce qui a permis de ne pas interrompre le travail. À l'inverse, d'autres usines ont vu leur production complètement stoppée.

Au total, près de trois millions d'employés auraient cessé le travail, mais aucune source indépendante ne permet de confirmer ces dires. De son côté, la police a fait état de seulement 60 000 grévistes. Aucun incident majeur n'était à signaler, ont indiqué les forces de l'ordre, précisant que 17 000 policiers ont été déployés dans la seule capitale et sa banlieue.

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