Le sanctuaire de Yasukuni met une nouvelle fois à mal les relations sino-japonaises

Les Etats-Unis font pression depuis plusieurs mois sur le Japon. Objectif : obtenir un réchauffement des relations entre Tokyo et Pékin. Une détente compromise encore une fois par la visite ce vendredi matin 18 octobre du ministre japonais de l'Intérieur, Yoshitaka Shindo, au sanctuaire de Yasukuni. C’est là qu’est honorée la mémoire des soldats morts pour la patrie durant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi celle de 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés en 1945. Le sujet est donc hautement sensible pour la diplomatie nippone et chacune de ces visites suscite la colère de la Chine et de la Corée du Sud.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Si cela ne tenait qu’à lui, le Premier ministre Shinzo Abe se rendrait au sanctuaire de Yasukuni, symbole aux yeux de la Chine et de la Corée du Sud du passé militariste japonais. Le 15 août dernier lors des cérémonies marquant la capitulation du Japon en 1945, contrairement à ses prédécesseurs, Shinzo Abe n’a pas exprimé le moindre regret envers le reste de l’Asie pour les souffrances infligées par son pays.

Tradition shinto

Sans les Etats-Unis qui redoutent que la dispute territoriale entre le Japon et la Chine ne débouche sur un conflit militaire ouvert, Shinzo Abe n’hésiterait pas à aller en pèlerinage au sanctuaire de Yasukuni. Il s’est contenté d’envoyer une branche d’arbre sacré, conformément à la tradition shinto, et son ministre de l’Intérieur.

La Chine a beau jeu de dénoncer une droitisation du Japon, source de déstabilisation dans la région. Shinzo Abe veut modifier la Constitution pacifiste pour intégrer le Japon dans le système de défense collective des Etats-Unis, dans le but de contenir la montée en puissance de la Chine.

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