Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Si cela ne tenait qu’à lui, le Premier ministre Shinzo Abe se rendrait au sanctuaire de Yasukuni, symbole aux yeux de la Chine et de la Corée du Sud du passé militariste japonais. Le 15 août dernier lors des cérémonies marquant la capitulation du Japon en 1945, contrairement à ses prédécesseurs, Shinzo Abe n’a pas exprimé le moindre regret envers le reste de l’Asie pour les souffrances infligées par son pays.
Tradition shinto
Sans les Etats-Unis qui redoutent que la dispute territoriale entre le Japon et la Chine ne débouche sur un conflit militaire ouvert, Shinzo Abe n’hésiterait pas à aller en pèlerinage au sanctuaire de Yasukuni. Il s’est contenté d’envoyer une branche d’arbre sacré, conformément à la tradition shinto, et son ministre de l’Intérieur.
La Chine a beau jeu de dénoncer une droitisation du Japon, source de déstabilisation dans la région. Shinzo Abe veut modifier la Constitution pacifiste pour intégrer le Japon dans le système de défense collective des Etats-Unis, dans le but de contenir la montée en puissance de la Chine.