Royaume-Uni: Londres déroule le tapis rouge aux entreprises et touristes chinois

Les Chinois devraient bientôt pouvoir entrer plus facilement au Royaume-Uni. Ainsi en a décidé le ministre des Finances britannique ce lundi 14 octobre qui a fait connaitre sa décision sur Twitter. «J’ai annoncé de nouvelles mesures afin de simplifier et d’accélérer les demandes de visa pour les visiteurs originaires de Chine», indique Georges Osborne. Comme d’autres capitales européennes, Londres entend doper le tourisme et le commerce. Ce geste vise également à relancer des relations sino-britanniques qui ont considérablement rétréci depuis un an.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Cette mesure s’adresse principalement aux chefs d’entreprises et aux touristes chinois. Avec un message de bienvenue martelé par le ministre britannique des Finances devant les étudiants de l’université de Pékin. « Je ne veux pas que nous essayions de résister à vos progrès économiques, je veux que la Grande-Bretagne les partage, a déclaré Georges Osborne. Parce que plus d'emplois et d’investissements en Chine signifient davantage d'emplois et d’investissements en Grande-Bretagne. »

Le ministre britannique n’est pas le premier à faire un appel du pied aux autorités chinoises. Sans aller jusqu’au traité de libre-échange signé par Genève et Pékin cette année, la plupart des capitales européennes ont commencé par annoncer une simplification des procédures pour entrer dans l’espace Schengen de l’Union Européenne.

« Je pense qu’on peut encore simplifier les démarches pour ce qui est des hommes d’affaires et des touristes chinois » avait ainsi déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en visitant le centre franco-allemand de dépôt des demandes de visas à Shanghai en avril dernier.

Visas « super prioritaires »

Dans un premier temps, un service de visa « super prioritaires » permettra de délivrer le précieux sésame aux hommes d’affaires chinois en moins de 24 heures. Dans un deuxième temps, un projet pilote visera à sélectionner des agences de voyages chinoises qui seront habilitées à demander un visa britannique pour leurs clients en remplissant simplement le formulaire utilisé pour le visa Schengen.

Mais à la différence des autres capitales européennes, Londres entend aussi profiter de ces cinq jours de visites pour tenter de redémarrer des relations au point mort entre les deux pays. Pékin n’a en effet toujours pas digéré la rencontre entre le Dalaï-Lama et David Cameron l’année dernière.

Depuis, les exportations britanniques sur le marché chinois sont en berne et le Premier ministre qui souhaitait visiter les nouveaux dirigeants chinois a dû renoncer à sa visite à Pékin prévue au printemps dernier. La diplomatie chinoise avait alors fait comprendre que David Cameron n’était pas le bienvenu sur le territoire chinois.

Relance des échanges

Aujourd’hui, le ministre des Finances est accompagné dans son voyage par le maire de Londres, Boris Johnson, et quatre autres ministres du gouvernement. Un aréopage bien décidé à relancer les échanges et qui comme la plupart des Européens de passage à Pékin récemment, reste beaucoup plus discret sur la question des droits de l’homme.

À cinq reprises, Georges Osborne a ainsi refusé de répondre aux questions de la télévision Sky News sur l’opportunité ou non de rencontrer une nouvelle fois le chef spirituel des Tibétains, rapporte le Guardian. Mais c’est pour l’instant un air plus doux que Londres entend jouer aux oreilles des dirigeants chinois.

« Il y en a certains en Occident qui voient la Chine se développer de plus en plus grande et qui sont nerveux, a encore déclaré le chancelier britannique. Ils pensent que le monde est un gâteau, et plus la part que prend la Chine est importante, plus la tranche qu'ils obtiendront sera réduite. Je rejette totalement et complètement ce point de vue pessimiste. Si nous faisons tout pour que le gâteau soit plus grand, alors tous nos peuples en bénéficieront. Cela devrait être la base de notre relation avec la Chine. »

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