Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Lors d’un discours délibérément pessimiste, George Osborne, le ministre de l'Economie britannique, s’est s’employé à relativiser la récente embellie économique dont bénéficie le pays, en rappelant que le déficit et la dette publique sont toujours abyssaux et qu’il ne faut pas se réjouir trop vite.
« Nous n’avons pas le sentiment d’avoir achevé notre tâche ou d’avoir remporté une victoire, a estimé le chancelier de l'Echiquier. Nous savons que ce n’est pas fini ; jusqu’à ce que nous ayons pu aider les gens qui travaillent dur à acheter une maison et économiser pour lancer leur propre entreprise, ce n’est pas fini, jusqu’à ce que nous ayons pu aider les chômeurs de longue durée condamnés à une vie d’assistés, ce n’est pas fini. La bataille pour redresser la Grande-Bretagne n’est même pas près d’être terminée et nous allons finir ce que nous avons commencé… »
Le ministre des Finances va donc poursuivre son plan d’austérité. Il entend aider encore un peu plus les chômeurs de longue durée, mais en employant cette fois plus le bâton que la carotte. A partir d’avril prochain, s’ils ne veulent pas risquer de perdre leurs indemnités, ces demandeurs d’emploi seront désormais obligés de faire des travaux d'intérêt général ou de se rendre tous les jours dans leur agence pour l'emploi.
Les chômeurs souffrant d'alcoolisme ou analphabètes seront de leur côté aidés. Une mesure sévère bien accueillie parmi les délégués conservateurs à Manchester mais qui hérissent les associations caritatives pour qui le gouvernement vient tout simplement d’admettre que le précédent programme d’aide aux chômeurs n’a pas fonctionné.