En Chine, Bo Xilai condamné à la prison à vie

Le verdict est tombé dans le procès de Bo Xilai, ancien dirigeant membre du bureau politique du parti communiste chinois. Reconnu coupable de toutes les charges qui pesaient contre lui - à savoir « détournement de fonds, corruption et abus de pouvoir » -, il a été condamné ce dimanche 22 septembre à la prison à perpétuité.

Avec notre correspondante à Pékin, Delphine Surreau

Il faisait partie du puissant bureau politique du Parti communiste chinois. Bo Xilai était un « prince rouge », le fils de l’une des figures de la révolution maoïste. Il était promis aux plus hautes fonctions en Chine. Mais, au début de l’année dernière, il est tombé. Il a chuté, pris dans les tourments d'un énorme scandale de corruption qui a secoué le pays.

Un accusé exceptionnel

Le procès de Bo Xilai a mis en lumière de très nombreux détails de sa vie. Il a tenu la Chine en haleine. Désormais, on en connait le verdict : Bo Xilai vient d'être condamné à une peine de prison à vie. Un verdict sévère, comme le réclamait le procureur.

Dans son réquisitoire, le procureur du tribunal de Jinan avait reproché à Bo Xilai d’être revenu sur ses aveux et d’avoir tenu tête à ses accusateurs. Un comportement complètement inhabituel dans ce genre de procès, dont le déroulé - écrit à l’avance - avait pris beaucoup de temps et de négociations entre les différentes factions du parti.

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Un procès hors normes

De plus, dans le cas Bo Xilai, l’ensemble de la Chine a pu suivre cette bataille pendant cinq jours, le mois dernier, en direct, grâce à des comptes rendus d’audiences qui étaient diffusés - exceptionnellement - sur Weibo, le Twitter chinois.

L’ancien membre du bureau politique a été condamné à la prison à vie, pour avoir détourné des fonds publics. Pour avoir accepté en pot-de-vin, notamment, une villa à Cannes, dans le sud de la France est pour avoir aussi tenté de couvrir le meurtre d’un Britannique commis par son épouse.

Dix jours pour faire appel

Comme tous les membres du bureau politique, Bo Xilai échappe à la peine de mort. On l’a vu écouter ce verdict, avec un petit sourire en coin, ce qui laisse penser que, peut-être, Bo Xilai pourrait faire appel. Il a dix jours pour cela. Un autre procès aurait alors lieu dans les deux mois.

D’ailleurs, Bo Xilai a promis, dans une lettre écrite depuis sa prison, publiée cette semaine, de « laver son nom ». Mais on ne sait pas encore comment.

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