Au Cambodge, le prince Thomico entend poursuivre son soutien à l'opposition

Au Cambodge, la rentrée parlementaire prévue ce lundi 23 septembre sera suivie de près. L'opposition, qui conteste fermement les résultats des législatives du 28 juillet, a annoncé qu'elle n'enverra pas ses élus, réclamant toujours une enquête indépendante sur la fraude électorale qu'elle dit avoir été massive. Une condition dont le PPC, le parti au pouvoir, ne veut pas entendre parler. Alors que le bras de fer entre les deux partis en conflit se corse, le prince Thomico, ancien secrétaire personnel du roi défunt Norodom Sihanouk, s'invite dans le débat.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée

La Constitution attribue au roi le rôle de présider la séance inaugurale de l'Assemblée nationale. Face à la menace de boycott de l'opposition, le monarque l'a appelée à revenir sur sa décision au nom de l'unité nationale. Sans succès.

Son cousin, le prince Thomico s'en mêle. Il a mené une grève de la faim dans une célèbre pagode de Phnom Penh. « La stratégie du PPC ces dernières semaines a consisté à confronter le roi au peuple et le peuple au roi, en demandant au roi de convoquer l’Assemblée nationale avant même que la lumière soit faite sur la validité des élections. J’ai trouvé que c’était une provocation de la part du PPC» explique le prince.

Engagé aux côtés de l'opposition, le prince Thomico dit avoir agi au titre de membre de la famille royale. « Si vous regardez les réseaux sociaux, vous vous apercevez bien que de plus en plus de gens se posent des questions sur la marge de manœuvre de la monarchie, surtout après le décès de sa majesté le roi père. Or moi je pense que la monarchie est le ciment de l’unité nationale cambodgienne et de ce fait, il fallait quand même défendre la monarchie» poursuit-il.

Les forces de l'ordre auront mis fin prématurément à sa grève de la faim en le délogeant du Wat Phnom, sans pour autant altérer son analyse tranchée de la situation. « Le PPC est en train de faire un coup d’Etat, un coup d’Etat constitutionnel» selon le prince qui réfléchit déjà à «d'autres moyens d'action pacifique» pour continuer son combat.

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