Philippines: les combats entre armée et rebelles musulmans font de nombreuses victimes

Le bilan s’est encore alourdi dans le sud des Philippines, où les combats ont fait, d’après les derniers chiffres officiels, 99 morts et déplacé plus de 70 000 personnes. Et les combats se poursuivaient ce matin entre l’armée et les insurgés. Au cours des dernières manœuvres de l’armée, le chef de la police du port de Zamboanga a été pris en otage par les rebelles. Les insurgés du Front de libération nationale Moro avaient débarqué le 9 septembre 2013 à Zamboanga en revendiquant l’indépendance de cette région à majorité musulmane.

Une centaine d’insurgés sont toujours retranchés dans deux villages côtiers près de la ville de Zamboanga depuis l’assaut donné, vendredi, par les forces de l’ordre. L’avancée des militaires a permis de libérer les trois quarts du terrain et près de 150 civils aux mains des rebelles sur plusieurs centaines d’otages utilisés comme boucliers humains.

Les insurgés du Front Moro de libération nationale (MNLF) qui ont débarqué le 9 septembre à Zamboanga cherchent à torpiller un accord de paix négocié entre le gouvernement philippin et le groupe rival du Front islamique de libération Moro (MILF).

Rivalité entre groupes rebelles

La lutte armée pour l’indépendance du sud à majorité musulmane dure depuis quarante ans sur fond de rivalité entre groupes rebelles. Le MNLF de Nur Misuari avait obtenu en 1996 l'autonomie d'une partie de la région, dans le cadre d'un accord que le président Aquino considère comme un échec. Car la lutte armée n'a jamais cessé. Entre début juin et la mi août, 61 épisodes de violence ont été recensés. En plus du MNLF et du MILF, la rébellion compte de nombreux groupuscules dont certains proches de mouvements jihadistes.

Avec ce coup de force, Nur Misuari entend prouver que le gouvernement ne peut pas l’exclure des négociations de paix. Il espère aussi récupérer sa part des richesses naturelles, une manne estimée à 300 milliards de dollars.

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