Une centaine d’insurgés sont toujours retranchés dans deux villages côtiers près de la ville de Zamboanga depuis l’assaut donné, vendredi, par les forces de l’ordre. L’avancée des militaires a permis de libérer les trois quarts du terrain et près de 150 civils aux mains des rebelles sur plusieurs centaines d’otages utilisés comme boucliers humains.
Les insurgés du Front Moro de libération nationale (MNLF) qui ont débarqué le 9 septembre à Zamboanga cherchent à torpiller un accord de paix négocié entre le gouvernement philippin et le groupe rival du Front islamique de libération Moro (MILF).
Rivalité entre groupes rebelles
La lutte armée pour l’indépendance du sud à majorité musulmane dure depuis quarante ans sur fond de rivalité entre groupes rebelles. Le MNLF de Nur Misuari avait obtenu en 1996 l'autonomie d'une partie de la région, dans le cadre d'un accord que le président Aquino considère comme un échec. Car la lutte armée n'a jamais cessé. Entre début juin et la mi août, 61 épisodes de violence ont été recensés. En plus du MNLF et du MILF, la rébellion compte de nombreux groupuscules dont certains proches de mouvements jihadistes.
Avec ce coup de force, Nur Misuari entend prouver que le gouvernement ne peut pas l’exclure des négociations de paix. Il espère aussi récupérer sa part des richesses naturelles, une manne estimée à 300 milliards de dollars.