Avec notre correspondant à Manille, Gabriel Khan
Des tirs sporadiques ont été entendus jeudi pour la quatrième journée consécutive dans la ville de Zamboanga, où près de 200 combattants du MNLF sont encerclés par l’armée dans plusieurs quartiers en périphérie.
Ils retiennent avec eux des dizaines d’otages. L’armée évoque même plusieurs centaines, mais sans certitude. Elle n’est pas parvenue depuis lundi à pénétrer dans les quartiers où se sont retranchés les rebelles qui ont placé des tireurs dans des minarets, des églises et des écoles.
Environ 15.000 personnes ont fui leurs maisons, « une situation inquiétante » dénoncée par la Croix-Rouge, qui s'alarme notamment du sort de « la population civile dans les villages aux alentours ». Les personnes évacuées sont hébergées dans un stade et dans d’autres bâtiments publics.
Une ville coupée du monde
La ville de Zamboanga est coupée du monde depuis lundi, tous les vols commerciaux et les ferries ont été annulés. L’armée a établi un blocus maritime afin d’empêcher d’autres combattants du MNLF de débarquer depuis l’ile voisine de Basilan où ils ont leur état-major.
Mais selon le gouvernement, des affrontements ont pour la première fois eu lieu jeudi sur cette ile, où des combattants du MNLF auraient tenté d’attaquer la ville chrétienne de Lamitan.
Jusqu’à présent, les négociations avec ces combattants ne semblent pas faire de progrès. Le chef du MNLF, Nur Misuari, a réclamé le mois dernier l’indépendance de larges territoires majoritairement musulmans dans le sud des Philippines.