Avec notre correspondant à Manille, Gabriel Kahn
Le vice-président des Philippines s'est déplacé à Zamboanga ce samedi matin, pour négocier un cessez-le-feu avec les combattants du Front moro de libération nationale (MNLF). Mais c’est bel et bien l’option militaire qui a finalement prévalu.
Selon le ministre de l'Intérieur des Philippines, deux quartiers sur cinq ont été repris aux rebelles dans la journée. Mar Roxas a précisé que 43 rebelles ont été tués au cours de cette offensive, ainsi que quatre civils et six militaires.
Il a souligné que cette opération se poursuivrait jusqu'à la défaite des rebelles qui, au bout du compte, ne détiendraient pas 180 otages - comme le déclaraient les autorités -, mais plus que sept.
Cette option militaire surprend la plupart des analystes. Pour Julkipli Wadi, le directeur de l’Institut des études islamiques à l’université des Philippines, le gouvernement devrait négocier avec le chef historique du MNLF, Nur Misuari, afin de parvenir à une solution définitive à la guerre qui ravage le sud des Philippines depuis des décennies.
Le gouvernement négocie actuellement en Malaisie un accord de paix avec le principal rebelle islamiste, le Front moro islamique de libération (MILF), un groupe rival du MNLF. Comme d’autres analystes politiques aux Philippines, le professeur Wadi considère que seules des négociations inclusives permettraient de sortir du cercle vicieux des conflits armés.