La semaine dernière, Vladimir Poutine a annoncé qu'il renonçait pour le moment à livrer des missiles S300 à la Syrie. Mais voilà que, selon le quotidien russe Kommersant, c'est maintenant à l'Iran que la Russie pourrait proposer ces missiles. Le contrat porterait sur cinq batteries et un nombre non précisé de missiles.
L’affaire n'est pas nouvelle, cela fait des années que Téhéran cherche à moderniser ses défenses aériennes avec ce type de matériel. En revanche, ce qui est nouveau est bien le contexte. Sur fond de tension en Syrie, Moscou pousse ses pions au Proche-Orient.
La manœuvre est simple. « Si les Occidentaux décident de frapper la Syrie, la Russie jouera de sa capacité de nuisance en réarmant l'Iran ».
L'Iran veut se protéger
La République islamique est, par ailleurs, le principal allié régional du régime de Damas. Mais on imagine mal ces énormes missiles, leurs camions et radars transférés en Syrie sans que personne ne s’en aperçoive.
Si un contrat est conclu, l'Iran, qui craint d'être la prochaine cible, conservera certainement ces missiles pour protéger ses sites stratégiques. Et d'un point de vue commercial, l'industrie russe trouvera une compensation à l'annulation du contrat syrien.