Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le départ pour son palais de Hua Hin du roi Bhumibol Adulyadej, le monarque actuel avec le plus long règne sur la planète, est une occasion de réjouissance pour beaucoup de Thaïlandais. Et des dizaines de milliers d’entre eux vont acclamer le passage du cortège royal tout au long de la route entre Bangkok et Hua Hin. Car Bhumibol reste une figure vénérée, une sorte de père de la Nation, paré du prestige d’une dynastie remontant à la fin du XVIIIème siècle.
Né aux Etats-Unis, éduqué en Suisse, puis devenu roi subitement en 1946 après la mort brutale de son frère Ananda, Bhumibol est porteur d’une double culture. Sa première langue a été le français qu’il continue de parler parfaitement.
Une popularité forte mais en déclin
A son arrivée sur le trône, il s’est plongé dans la culture siamoise, empreinte de rituels hindouistes et de spiritualité bouddhiste. Il a su très bien utiliser ce mysticisme pour redorer la monarchie thaïlandaise, laquelle avait perdu beaucoup de son prestige avant la Seconde Guerre mondiale.
La popularité du roi Bhumibol reste grande, mais elle a décliné depuis la crise politique initiée par le coup d’Etat de 2006. A tort ou à raison, certains Thaïlandais lui reprochent d’avoir abandonné le petit peuple lors de la confrontation entre manifestants antigouvernementaux et militaires en 2010.