Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Cent quatorze personnes comparaissent devant la cour pénale de Bangkok. Toutes sont des membres-clés des « chemises jaunes ». Depuis près de dix ans, ce mouvement ultra-royaliste mène campagne contre l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.
Les accusations sont sérieuses : on leur reproche d’avoir paralysé les deux aéroports de Bangkok, mais aussi d’avoir occupé et saccagé le siège du gouvernement et d’avoir pris d’assaut le Parlement. Ces opérations coup de poing ont eu lieu alors que le beau-frère de Thaksin dirigeait le gouvernement. Elles n’ont cessé qu’en décembre 2008, lorsque la Cour constitutionnelle l’a dissout.
Parmi les principaux accusés, Sondhi Limthongkul, un flamboyant magnat de la presse, qui assurait avoir l’appui du roi de Thaïlande dans sa campagne contre Thaksin. Sondhi et plusieurs de ses acolytes sont accusés de terrorisme, un crime passible de la peine de mort.
L’évolution du procès va être suivie attentivement par les « chemises rouges », adversaires des « chemises jaunes » et partisanes de Thaksin. Beaucoup de « chemises rouges » avaient été promptement condamnées pour avoir paralysé le centre de Bangkok en 2010. Et elles sont curieuses de voir quelle va être l’attitude des juges vis-à-vis de leurs ennemis.