Thaïlande: les «chemises jaunes» obtiennent le report de leur procès

Faux départ pour le procès des « chemises jaunes », en Thaïlande. Une centaine de ces militants ultra-royalistes qui avaient occupé les deux aéroports internationaux de Bangkok en 2008 ont brièvement comparu devant la cour pénale de Bangkok, ce lundi 29 avril. Mais la procédure a été ajournée et reportée à la demande des accusés. Ce report prolonge encore la procédure qui dure depuis cinq ans.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Les « chemises jaunes » jouent la montre avec un succès certain. En 2008, ils avaient occupé pendant trois mois le siège du gouvernement. Ils avaient aussi occupé les deux aéroports de Bangkok.

Leur procès devait commencer, ce lundi 29 avril devant la cour pénale, par l’examen des preuves et l’audition des accusés. Ces derniers ont cependant expliqué n’avoir pas encore nommé leurs avocats. Les juges ont accepté de reporter l’examen des preuves au 29 juillet prochain.

Il est difficile de ne pas relever le contraste entre cette procédure qui progresse à vitesse d’escargot et la rapidité de celle engagée contre les « chemises rouges », adversaires des « chemises jaunes » et partisans d’une réforme sociale dans le royaume.

Magistrats laxistes

Des centaines d'entre eux avaient été immédiatement emprisonnés après qu’ils ont occupé le centre de Bangkok en 2010. Beaucoup ont été depuis condamnés et croupissent en prison. En revanche, aucun leader des « chemises jaunes » n’a été emprisonné alors même que certains de ces militants sont accusés de terrorisme. Traditionnellement, les magistrats se sont montrés plutôt laxistes envers les « chemises jaunes » qui représentent l’establishment conservateur.

Ce qui peut apparaître comme un traitement partial par le système judiciaire pourrait raviver les tensions au sein d’un pays qui reste empêtré dans ses divisions.

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