Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Il y a plusieurs problèmes majeurs. D’abord, le cadre des négociations n’a pas été clairement défini à l’avance. Le groupe séparatiste BRN (Barisan Revolusi Nasional) veut parler d’un statut d’autonomie pour la région Sud de la Thaïlande, ainsi que d’un retrait des troupes thaïlandaises de la zone et de mesures concernant le respect de la culture malaise, la culture des Thaïlandais musulmans du Sud. Or le chef de la délégation gouvernementale thaïlandaise voit, lui, cette rencontre comme un simple premier contact pour évaluer l’emprise de son interlocuteur sur le mouvement séparatiste.
Car en effet, et c’est le second problème, le BRN ou Front révolutionnaire national, qui est à la table des négociations, a probablement une influence très limitée sur les insurgés du Sud thaïlandais qui commettent quotidiennement des attentats à la bombe ou des embuscades. On peut voir ainsi que depuis l’annonce des pourparlers, le niveau des violences n’a pas diminué.
Enfin, les militaires, qui gèrent de fait toute cette région de l’extrême Sud de la Thaïlande, ne sont pas présents à la table des négociations, ce qui met en doute leur efficacité potentielle. Au final, l’impression est qu’il s’agit plutôt d’un show politique, destiné à montrer que le gouvernement tente de progresser vers une solution, mais qui n’a pour l’instant aucune substance réelle.