Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Les militants séparatistes ont voulu frapper fort, mais cela s’est retourné contre eux. Les marines thaïlandais du camp de la province de Narathiwat qu’ils ont attaqué avaient été prévenus par des villageois.
Aussi, c’est par un feu nourri qu’ont été reçus les assaillants lorsqu’ils ont lancé l’opération très tôt ce mercredi 13 février. Il faut remonter au massacre de la mosquée Kruse en avril 2004, pour retrouver un bilan aussi lourd.
Un gouvernement désemparé
Les militants se sont montrés de plus en plus audacieux ces dernières semaines mais ils opèrent aussi de manière de plus en plus militarisée. Il est parlant que les assaillants de Narathiwat étaient vêtus d’uniformes militaires. Dimanche 10 février, les séparatistes avaient tué cinq soldats en plaçant sur la route une bombe de 50 kilos. Elle avait fait voltiger le camion militaire.
Le gouvernement semble désemparé devant cette professionnalisation des séparatistes. Il laisse l’armée gérer la région. Celle-ci maintient qu’elle contrôle parfaitement la situation, malgré le nombre croissant de violences. Et l'on voit mal comment les mesures envisagées, comme l’instauration d’un couvre-feu, pourraient enrayer cette tendance.