Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Ce nouvel attentat intervient dix jours après la reddition d’une centaine de militants séparatistes aux militaires. Cette reddition a eu lieu après de longs mois de pourparlers entre l’armée et ces rebelles. Mais elle se fait sur des bases purement pragmatiques : les militants déposent les armes et obtiennent une certaine forme de pardon pour les crimes qu’ils ont commis. Non seulement, les pourparlers ne portent aucunement sur les questions politiques de fond, comme celle de l’autonomie pour les trois provinces du Sud, mais nul ne sait quel rôle jouaient ces militants dans le mouvement armé.
Un avertissement des radicaux de la rébellion
L’attentat peut ainsi être vu comme une réponse cinglante à cette cérémonie de reddition présentée par les militaires comme un grand succès. Il signifie que le cœur du mouvement rebelle reste aussi actif que par le passé et résonne comme un avertissement aux traîtres potentiels.
La rébellion séparatiste n’est pas un mouvement structuré avec un leadership clairement identifié, mais plutôt une nébuleuse de petites cellules, parfois composées d’une dizaine de rebelles. Il est donc particulièrement difficile au gouvernement ou aux militaires d’y mettre un terme, car, tout simplement, négocier avec une seule faction n’a que peu d’impact sur les activités des autres factions.