Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
La situation dans les trois provinces à majorité musulmane du sud thaïlandais est dans l’impasse. Des attentats y ont lieu toutes les semaines, et les quelques 30 000 militaires envoyés dans la région sont sur la défensive.
Surtout, le gouvernement de Yingluck Shinawatra, en place depuis huit mois, se désintéresse totalement de cette question pourtant cruciale pour la sécurité et l’avenir du pays. Toutes les initiatives de négociations politiques avec les insurgés ou de pourparlers de cessez-le-feu, engagés par les gouvernements précédents, ont été enterrées.
L’armée est de facto en charge d’administrer cette zone peuplée à 80% de musulmans de culture malaise, sous l’égide d’un décret d’urgence accordant une quasi-totale impunité aux militaires. Cette approche étroitement sécuritaire n’a pas provoqué de diminution des attaques. Au contraire, un cycle de violence s’est instauré, les bavures des militaires entrainant des représailles par les groupes insurgés.
Le désintérêt de la population thaïlandaise en général vis-à-vis de cette guerre civile laisse libre champ à l’armée, laquelle profite des budgets importants accordés par l’Etat pour pacifier la région.