Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Les pourparlers entre le gouvernement thaïlandais et des représentants de l'insurrection sont au bord de la rupture. Et l'attentat meurtrier de samedi pourrait bien leur donner un coup fatal.
Les négociateurs séparatistes ont en effet posé des conditions difficilement acceptables par les autorités pour l'établissement d'une trêve durant la période du ramadan. Ils exigent le retrait total des troupes militaires des trois provinces de l'extrême sud thaïlandais. Le gouvernement a repoussé catégoriquement ces demandes.
Des négociations dans l'impasse
Poser des exigences aussi extravagantes est considéré par certains analystes comme un moyen pour les insurgés de mettre un terme à des négociations qui semblent ne mener nulle part. La représentativité des soi-disant délégués séparatistes est aussi sujette à caution. Jusqu'à présent et malgré toutes leurs promesses, ils ont été incapables d'exercer leur supposée influence pour diminuer le niveau de violences sur le terrain.
Un fiasco du processus de négociations serait toutefois un sévère camouflet pour le gouvernement. Il avait en effet choisi de faire des pourparlers l’axe central de sa politique vis-à-vis du sud musulman et de leur donner un profil public très élevé.