Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Sam Rainsy venait d'envoyer une requête à la Commission électorale pour que son nom soit réintégré sur les listes électorales. Et celle-ci a déjà tranché : le délai est passé. Le leader de l'opposition ne pourra donc pas se présenter aux élections de ce dimanche 28 juillet, lui qui convoitait, en tant que président du Parti du sauvetage national, le poste de chef de gouvernement.
Les médias gouvernementaux muets sur son retour au pays
Sam Rainsy voit là un argument supplémentaire pour contester la légitimité des élections. «Si Hun Sen est le seul candidat au poste de Premier ministre, alors ce serait comme un arbitre de complaisance qui proclamerait vainqueur un boxeur au terme d'un match qui ne se serait pas tenu puisque je suis hors du ring», résume-t-il. Pour lui, cette décision de l'écarter du processus électoral témoigne de la «peur» du parti au pouvoir à son endroit.
Les chaînes de télévision et quotidiens nationaux locaux, tous pro-gouvernementaux, ont ainsi fait l'impasse sur son retour triomphant à Phnom Penh. Et en réaction à l'importante mobilisation que Sam Rainsy a alors suscitée, le fils cadet de Hun Sen, chef du mouvement de la jeunesse du parti au pouvoir, a appelé ses troupes à faire front contre « le changement », le slogan de l'opposition.